ASSOCIATION LAÏQUE D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
 
 

Un service expérimental dans notre pôle Centre – Val de Loire : le SAIP, service d’accompagnement individualisé de proximité Moissons Nouvelles.

Un service expérimental dans notre pôle Centre – Val de Loire : le SAIP, service d’accompagnement individualisé de proximité Moissons Nouvelles.
12 février 2019 isabel.lozano

Ce service expérimental de prévention ouvre début mars 2019. Mme Chaouch, directrice du pôle nous présente ses spécificités innovantes.

Pouvez-vous définir ce nouveau service, le SAIP ?

Mme Chaouch : Le SAIP résulte d’un appel à projets que nous avons remporté au niveau du département de l’Indre. C’est un service nouveau pour Moissons Nouvelles, nouveau en termes de modalités d’accueil et de prise en charge, nouveau également car il s’agit d’un service de prévention qui intervient au domicile des familles. Il ouvre le 1er mars 2019 et nous sommes actuellement en pleine réflexion pour le définir précisément : comment décliner son fonctionnement pour une prise en charge à domicile, quels outils de la Loi du 2 janvier 2002 (rénovation de l’action sociale et médico-sociale) exploiter, etc. ? Une grande part du projet se construit en collaboration étroite avec les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) de l’Indre, grâce à des COPIL (comités de pilotage) réguliers.

 

A qui s’adressera le SAIP et quels seront ses modes d’action ?

Mme Chaouch : Le SAIP est mis en place pour répondre à des situations critiques déjà repérées par l’ASE, afin d’éviter qu’elles ne se dégradent et mettent en danger l’enfant. L’adhésion préalable des familles est fondamentale pour la réussite de l’intervention, qui se fait essentiellement au domicile. L’objectif du SAIP est double. D’une part, il aide l’enfant à développer ses potentialités, à trouver sa place dans la cellule familiale et à restaurer la confiance dans son environnement. D’autre part, le SAIP intervient auprès des parents dans une approche très concrète : il s’agit de « faire avec » les parents en réfléchissant avec eux aux solutions à mettre en place pour développer les compétences parentales, leur permettre d’assumer leur autorité parentale et les rendre plus autonomes dans l’éducation de leur enfant.

 

Avez-vous un exemple type d’intervention du futur SAIP ?

 Mme Chaouch : Face à un enfant repéré pour un problème d’absentéisme scolaire et des parents démobilisés, notre travail sera par exemple d’aller au cœur de la famille « faire les levers » le matin afin d’inscrire progressivement l’enfant et ses parents dans un rythme plus favorable à la scolarité de l’enfant. Nous nous appuierons sur les ressources autour de la famille pour faire baisser puis disparaître l’absentéisme : un membre de la famille élargie, une voisine familiarisée avec l’enfant, un entraineur du club de sport bienveillant, bref, des personnes hors du noyau familial.

 

La conception du SAIP s’est-elle inspirée de services existants ?

Mme Chaouch : Oui, tout à fait. Moissons Nouvelles a créé différents dispositifs dont le SERAD en Moselle (service éducatif renforcé à domicile), le PEAD dans le Var (placement éducatif à domicile) et le MOPS dans l’Eure (mesure d’observation et de soutien à la parentalité). C’est en s’inspirant de ces 3 services que nous avons construit notre propre projet, en réponse à une problématique et une commande sociales propres au département. C’est la force de Moissons Nouvelles de développer de nombreux services sur tout le territoire. Le SAIP pourra être « exporté » et adapté pour répondre à d’autres commandes sociales.

 

Quelle sera la capacité d’accueil du futur SAIP ?

Mme Chaouch : Pour l’instant, 12 jeunes seront accueillis et encadrés par une équipe pédagogique de 4 éducateurs, un chef de service, un psychologue et une équipe administrative dédiée en support, en cours de recrutement. Le démarrage peut être rapide grâce aux locaux provisoires mis à disposition par notre MECS (maison d’enfants à caractère social) de Châteauroux pour nous donner le temps d’investir des locaux définitifs.

 

Pensez-vous que le SAIP sera amené à se développer ?

Mme Chaouch : Oui, car en termes de prévention, c’est un mode de fonctionnement qui a fait ses preuves : si l’adhésion des familles est acquise, il permet vraiment de faire avancer positivement des situations au départ dégradées, liées à des carences éducatives ou un manque de ressources et de repères. En revanche, le SAIP ne s’appliquera pas aux cadres familiaux dangereux (violence physique, sexuelle…) qui génèrent automatiquement des mesures de protection et de placement.

Raphaëlle Joubert

 

Voir la présentation pratique du service